Le berger et les trois chateaux
Un conte classique italien.
Le texte du conte
Un garçon voulait gagner beaucoup d’argent. Il partit de sa maison pour aller en ville y trouver du travail.
Dans cette ville, il y avait un roi. Il possédait 100 brebis mais personne ne voulait travailler pour lui comme berger. Notre garçon y va.
Le roi lui dit : « Tu es le garçon qu’il me faut. Demain matin, tu vas emmener mes 100 brebis dans cette prairie mais tu n’iras pas plus loin que le petit ruisseau. Sinon, tu tomberas sur un serpent qui n’en fera qu’un bouchée. Si tu me ramènes toutes les cent brebis, tu auras ton argent. Sinon, je te fiche en dehors de ma ville, à moins que le serpent ne t’ait déjà mangé ».
Pour aller à la prairie, il fallait passer sous les fenêtres du Roi. Une des filles du roi s’y trouvait. Elle voit le garçon, il lui plaît, et elle lui jette un petit pain au chocolat. Le berger attrape le petit pain au chocolat au vol et l’emporte pour la manger dans son pré. Arrivé sur ce pré, il voit une pierre blanche au milieu de l’herbe et il se dit:
Voilà, je vais m’installer là pour manger le petit pain au chocolat de la fille du Roi. Mais la pierre se trouvait de l’autre côté du ruisseau, le berger n’y fait pas attention et le franchit, et ses brebis de le suivre. L’herbe était haute, les bêtes broutaient en paix, et le berger, sur sa pierre, mangeait tranquillement.
Soudain, il sent son siège bouger, on dirait que le monde entier va s’écrouler. Il regarde tout autour de lui, ne voit rien, continue à mordre dans son petit pain au chocolat. Mais voilà la pierre encore secouée et rudement, le berger fait comme s’il n’avait rien senti. Un troisième coup, et cette fois-ci, d’en dessous la pierre, surgit un serpent à trois têtes, une rose dans chaque gueule, et il poussait ses trois têtes vers le garçon comme pour lui offrir ses roses. Le garçon allait saisir les roses, quand le serpent se rue avec ses trois gueules ouvertes, il n’eût fait que trois bouchées du garçon.
Mais le berger lui assène avec son bâton un coup sur une tête, un coup sur une autre tête, un coup sur la troisième. Il n’en fallait pas plus. Trois coups de bâton sur chaque tête, c’était ce qu’il fallait pour arrêter le serpent et le transformer en trois œufs de pierre.
Le berger fourre deux œufs dans son sac et casse le troisième pour voir ce qu’il y a dedans. Il y trouve une clé de cristal. Alors il soulève la pierre, et il voit dessous un petit huis, avec un trou de serrure. Il met la clé dedans et ouvre : et le voilà en présence d’un palais magnifique, tout en cristal, et, de toutes les portes, sortent des serviteurs en cristal. « Bonjour, monsieur notre maître. Qu’y a-t-il pour votre service?
« Heuuuu … hé bien emmenez-moi voir tous mes trésors. »
Ils l’emmènent aussitôt par des escaliers de cristal et des tours de cristal, ils lui montrent des écuries de cristal avec des chevaux de cristal, et plein d’armes et armures pareillement en cristal. Après, on l’emmène dans un jardin de cristal, par des avenues avec des arbres de cristal, sur lesquels nichaient et chantaient des oiseaux de cristal, parmi des parterres parsemés de fleurs de cristal entourant des petits lacs de cristal. Le berger cueille un petit bouquet de fleurs de cristal et le met à son chapeau. Le soir, quand il rentre avec ses brebis, la fille du Roi, toujours à sa fenêtre, lui dit : « Tu veux bien me donner les fleurs que tu as à ton chapeau? – Bien sûr que je te les donne, dit le berger. Ce sont des fleurs de cristal que j’ai cueillies dans le jardin de cristal de mon château tout entier en cristal. » Et il lui lance le petit bouquet, qu’elle attrape au vol. Le lendemain, il retourne à sa pierre et écrase le deuxième œuf de pierre du serpent. Il y trouve une clé d’argent. Il soulève la pierre, met la clé d’argent dans la serrure et entre dans un palais tout en argent, des serviteurs tout en argent accourent qui lui disent : « A vos ordres, monsieur notre maître », et ils l’emmènent voir des cuisines d’argent, où des poulets d’argent sont en train de griller sur des feux d’argent, et des jardins d’argent où des paons d’argent font la roue. Le garçon fait un bouquet de fleurs d’argent et le met à son chapeau. Après, le soir venu, il le donne à la fille du Roi qui le lui demande.
Le troisième jour, c’est sur la troisième tête qu’il pose le pied, et cette fois-ci, c’est une clé d’or qu’il trouve. La clé tourne dans la serrure et le voilà introduit dans un palais tout en or, les serviteurs qui se mettent à ses ordres sont eux aussi tout en or de la perruque aux bottes, et les lits étaient tout en or, avec des draps d’or et des baldaquins d’or, dans les volières il n’y avait que des oiseaux d’or. Dans un jardin à plates bandes d’or, avec des jets d’eau d’or, il cueille un petit bouquet de fleurs d’or qu’il met à son chapeau, et, le soir même, il le donne à la fille du Roi.
Mais voilà que le Roi envoie avis pour annoncer un carrousel, celui qui l’emportera pourra marier sa fille. Le berger ouvre la porte avec la clé de cristal, descend dans le palais de cristal, choisit une monture de cristal avec des rênes et une selle de cristal, et c’est avec une armure de cristal, un bouclier et une lance de cristal, qu’il apparaît au carrousel. I l’emporte sur tous les autres cavaliers, après quoi il file sans qu’on le reconnaisse. Il revient le lendemain sur un cheval d’argent, harnaché d’argent, son armure est d’argent, ses bouclier et lance pareillement d’argent. Il l’emporte à nouveau et décampe sans qu’on l’ait reconnu. Il reparaît le troisième jour sur un cheval d’or, tout armé d’or, l’emporte une fois de plus et la Princesse dit:
Je sais qui est ce cavalier : c’est l’homme qui m’a fait cadeau de fleurs de cristal, d’argent et d’or, qu’il cueillies dans ses châteaux de cristal, d’argent et l’or.» C’est ainsi qu’ils se marient, et le petit berger deviendra Roi.